Manager obsolète ou manager d’actualité ?
Le manager paternaliste a eu ses lettres de noblesse à une époque, mais devient peut-être un peu « has been », surtout dans les environnements avant-gardistes.
Le manager paternaliste a eu ses lettres de noblesse, mais il devient peut-être un peu vieillissant à l’ère du 21ème siècle.
- Que peut-on trouver de bon dans le management paternaliste ?
- Comment est-il né, et pourquoi n’a-t-il plus la cote ?
- Que peut-on garder de ce mode de management aujourd’hui assez controversé ?
Description générale du manager paternaliste
- Il fournit à ses collaborateurs les conditions de travail qu’il juge nécessaires à la bonne exécution des tâches et à leur bien-être. Il est ferme.
- Il croit davantage dans un management par la récompense que dans la sanction auprès de ses équipes pour atteindre les objectifs.
- Il est le garant du respect de règles et montre souvent une attitude exemplaire. De ce fait, il peut inspirer facilement confiance.
- En réunion, l’ordre du jour est établi à l’avance et il maîtrise les étapes et le plan de cette dernière, qu’il préfère suivre scrupuleusement.
- Ses collaborateurs peuvent être dans l’attente d’une vision plus globale des missions que celles présentées par le manager paternaliste.
Une étude complète sur le management (résultats comparatifs de plus de 8 000 personnes) et les profils de managers et dirigeants vous permettra aussi de mieux cerner qui utilise les styles de management paternalistes et les compétences les plus développées selon les niveaux de responsabilité occupés.
Pour vous évaluer et identifier la part de management paternaliste que vous utilisez potentiellement avec vos équipes, vous pouvez passer le test de management Assess Manager, qui valorise aussi les autres styles de management et mesure votre degré de maturité sur un ensemble de compétences en management.
Extrait du livre « Le management à porter demain » sur le manager paternaliste
« Après la 2nde guerre mondiale naît l’époque de la reconstruction et de l’ère industrielle, engagée sous sa précédente période. La productivité est le moteur premier de cette ère. Les salariés ont pour repère le totalitarisme et ils ont besoin d’un cap incarné par un chef. Mais le chef doit leur vouloir du bien. Le Fordisme et le Taylorisme lancent la nouvelle tendance du paternalisme.
L’entreprise est une seconde famille, c’est d’ailleurs au sein de l’entreprise que la naissance des familles se créé. Le dirigeant est une figure paternelle à qui il faut faire confiance. Il protège ses salariés, les guide dans leur vie, les rend fidèles et fiers d’appartenir à la grande maison qu’est l’entreprise. »
Comment se comporte le manager paternaliste aujourd’hui ?
Il est balloté, bousculé, poussé au changement : il ne comprend pas la nouvelle génération, a l’impression de perdre le contrôle face au télétravail. Il a besoin de voir ses salariés et de prendre la température chaque matin, alors qu’il arrive au bureau toujours ou presque le premier.
S’il est rassurant pour le personnel peu qualifié, il est devenu « has been » pour nombre de collaborateurs, qui n’ont plus envie d’être infantilisés ou freinés dans leur développement. Ces derniers recherchent d’autres modes de management tels que le management participatif.
On en trouve encore beaucoup dans l’industrie agro-alimentaire ou encore dans les entreprises familiales où la nouvelle génération n’a pas encore pris le relais. La fonction publique a aussi son lot de managers paternalistes. C’est un management plus facilement porté par des personnes d’un âge proche des 50 ans et plus, ce mode de management se raréfie lorsqu’on regarde les nouvelles générations.
Que pourrait-on prendre de positif du management paternaliste ?
Dans le management paternaliste, tout n’est pas mauvais, comme dans tout mode de management. C’est un mode de management rassurant lorsqu’on se sent déstabilisé, soit par de la nouveauté, soit parce qu’à titre personnel, la vie ne va pas comme on le voudrait.
Le manager paternaliste, comme son nom l’indique, a des valeurs familiales fortes. Il est un véritable soutien et pilier. S’il semble parfois dur, son humanisme est bien présent et il sait porter la priorité au bien-être familial si un salarié en a besoin.
Il est aussi adepte des repas d’entreprise dans lesquels la convivialité sera de mise. C’est un moment qui réunit sa famille professionnelle, il se sent fier de ce qu’il a créé, tel le patriarche qui trône en bout de table dans les familles traditionnelles. Ses salariés sont à ses yeux une extension de lui-même, dans les jours heureux.
Mais alors, pourquoi le manager paternaliste a aussi mauvaise cote ?
- Le manager paternaliste voit sur le long terme, il sécurise énormément et prend beaucoup de temps pour décider, faire évoluer les collaborateurs.
- Ainsi, dans un monde où tout s’accélère, il semble parfois assez décorrélé du rythme actuel. La jeune génération dans une entreprise où le paternalisme est fort ne reste pas. Attendre 4 ans pour avoir une promotion, c’est beaucoup trop long !
- Le manager paternaliste manque de confiance envers ses collaborateurs, il n’a pas compris qu’il pouvait s’appuyer sur eux, ou bien s’il l’a compris il voit aussi que cette génération va le dépasser et le rendre obsolète, à moins qu’il soit prêt à réapprendre.
- Il a acquis cette sagesse où le temps résout les problèmes par un jeu de patience, alors que le marché évolue parfois trop vite pour que cette sagesse soit vertueuse dans ce cas particulier.
C’est pour lui un vrai changement de paradigme, il n’est pas toujours en capacité de faire ce virage.
Les crises en ce sens sont positives, elles peuvent le pousser au changement, pour développer un peu plus le management par la confiance, et opter progressivement vers le management délégatif ou participatif.
Votre assistante revient d’un congé maternité, assez fébrile. Elle n’est plus certaine d’avoir la motivation requise, ceci étant dû à son manque d’assurance que vous aviez déjà remarqué par le passé. Sa période « off » ne fait que renforcer ce sentiment. Vous avez des tâches à lui confier mais vous sentez bien qu’elle n’est pas prête.
Quel style de management choisissez-vous ?
Dans le cas exposé ci-dessus, vous pouvez utiliser un management paternaliste, pour un temps.
Le temps de la rassurer, de la soutenir par des valeurs familiales, de lui montrer qu’on compte sur elle et qu’elle reprenne confiance.
Par contre, ce mode de management devra ensuite laisser sa place à d’autres styles de management, au risque de l’infantiliser et la rendre réfractaire au changement par confort.
Si vous avez aimé cette page, retrouvez son auteur et bien d’autres sujets de réflexion sur le management dans le livre « Le management à porter demain » publié aux éditions EMS Coach qui détaille l’ensemble des compétences du manager.
Vous êtes manager. Est-ce que vous utilisez le management paternaliste parfois ? Jamais ? Souvent ?
Le test de management gratuit vous apporte la réponse très précise, en vous montrant aussi les autres styles de management que vous êtes en capacité d’utiliser, ou que vous utilisez déjà.
Les points clés du management paternaliste
Le management paternaliste est une posture managériale. Elle sous-tend souvent des compétences et lacunes qui lui sont propres
Le test de management développé par Assess Manager ne déduit pas les compétences, il les mesure concrètement, et notamment : la capacité à prendre des décisions, à développer une vision d’entreprise, et la capacité à accompagner les changements.
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